Rencontre avec Kristin Ross
Rencontre avec l'essayiste américaine, pour son dernier essai "La forme commune, la lutte comme manière d'habiter" paru aux éditions de La Fabrique. Elle est aussi l'autrice de "Mai 68 et ses vies ultérieures" et de "L'imaginaire de la Commune". Ses travaux de recherche portent principalement sur la littérature et la culture françaises des XIXe et XXe siècles, la littérature caribéenne francophone, l'histoire urbaine et l'histoire révolutionnaire.
Dans cet essai elle livre une réflexion stimulante et enthousiaste sur la réappropritaion des lieux et espaces appuyée sur les expériences, entre autres, de la commune de Paris, de mai 68 et de Notre Dame des Landes et celle en cours des soulévements de la terre. Tous ces exemples, ces façons d’inventer d’autres manières de vivre – et donc de se loger, de se nourrir, de communiquer, de s’aimer – ont permis à des citoyens ordinaires d’expérimenter, au moins temporairement, une autre façon de prendre en main leur administration collective.
Extrait :
« L’intelligence politique de la zad résidait dans sa capacité à se relier à la longue histoire et aux désirs de l’insurrection paysanne dans la région tout comme elle ranimait la mémoire vive de la lutte du Larzac et des autres batailles pour les terres plus récentes. La possibilité de vivre différemment était d’autant plus imaginable que certaines personnes pouvaient se souvenir d’un temps où la vie était vécue différemment. « Un autre monde est possible » était l’un des slogans du Larzac, le mouvement dont Bernard Lambert prédisait qu’il deviendrait « le laboratoire foncier de la France12 ». Un autre monde est possible parce qu’un autre monde a été possible — assez récemment encore."
L’intelligence politique de la zad résidait dans sa capacité à se relier à la longue histoire et aux désirs de l’insurrection paysanne dans la région tout comme elle ranimait la mémoire vive de la lutte du Larzac et des autres batailles pour les terres plus récentes. La possibilité de vivre différemment était d’autant plus imaginable que certaines personnes pouvaient se souvenir d’un temps où la vie était vécue différemment. « Un autre monde est possible » était l’un des slogans du Larzac, le mouvement dont
Bernard Lambert prédisait qu’il deviendrait «
le laboratoire foncier de la France12 ». Un autre monde est possible parce qu’un autre monde a été possible
— assez récemment encore.
Comme toujours pour nos rencontres, nulle nécessité d'avoir lu les livres au préalable, l'idée étant de vous faire découvrir une autrice ou un auteur, son univers et son écriture. La rencontre sera suivi d'un temps convivial, nous offrirons un verre et de quoi grignoter, vous pouvez toujours compléter le buffet avec vos spécialités !
Jeudi 12 octobre 2023 à 19h30 - Bazar utopique